LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Polynésie II - Journal de bord
N°18- Février 2002


Premiers pas de navigation Polynésienne à travers les atolls
 

Sortie du paradis...

Après un bon mois passé dans les Gambier, c'est le samedi 9 Juin, que nous quittons Rikitea. Deux de nos enfants, Florence et David, doivent nous rejoindre mi Juillet à Tahiti, dont près de 1000 milles nous séparent. Il ne faut donc pas trop traîner. Dommage, on se plaisait bien ici... Françoise et François, d'Altaïr, quittent les Gambier en même temps que nous en cette fin de matinée; mais eux ils vont aux Marquises. Un vent faible déhale nos deux bateaux très lentement hors du lagon. Nous ne nous reverrons pas de si tôt, mais nous mettrons très longtemps à nous séparer: Le soir venu, Altaïr était toujours visible sur l'horizon. La route directe vers Tahiti longe par le sud, l'archipel des Tuamotus. Elle passe tout près du célèbre atoll de Mururoa. Comme ce dernier et la zone qui l'entoure sont toujours interdits à la navigation, nous décidons de faire une route un peu plus au nord et de passer par le sud - est de l'archipel.

Vers Hao: Une "petite étape" de 500 milles nautiques.

Nous prévoyons de faire une première escale à Hao, à quelques 500 milles** à l'Ouest de Rikitea. Jusque là, les atolls que nous allons approcher ne sont pas abordables, ni ne possèdent de passe vers un lagon navigable. Hao sera le premier qui nous permettra de pénétrer dans son lagon. C'est un atoll immense (60 kms de long), sur lequel était installée encore très récemment, la base logistique du Centre d'Essais du Pacifique. Ca ne doit pas en faire une étape idyllique mais nous n'avons pas de carte de détails des atolls des Tuamotus et nous pensons quand même pouvoir y entrer sans difficultés. Hao était fréquenté par les gros bateaux de la Royale, sa passe doit donc être large et l'accès au village balisé... On espère aussi y trouver des informations sur la passe d'Amanu. C'est un petit atoll dont on nous a dit grand bien, qui a l'air sympa et peu peuplé et qui est situé à 15 milles au nord de Hao. Son seul défaut est de posséder une passe réputée étroite et tortueuse. Alors, sans carte!!! Les béotiens que nous sommes n'envisagent pas de commencer par ce genre de difficulté, pour construire leur expérience des atolls.

** 1 mille nautique= 1852 mètres

Durant laquelle, notre grand voile perdra un peu de son élégance!

Les cinq jours de cette traversée sont régulièrement lents (90 milles par jour). Peu ou pas de vent, oscillant entre travers et bon plein. Ou alors moteur... Le lundi 11, l'apparition d'une forte houle de Sud Est n'améliore pas le confort. Finalement au milieu de la nuit de mardi à mercredi, le vent se réveille au Nord Est. Tout à coup, alors que nous nous traînons toutes voiles dehors, à deux ou trois nœuds, le vent nous tombe dessus, par rafales de trente à quarante nœuds. Réveil brutal et précipité vers les bosses de ris... Réveil trop lent ?... Manœuvre pas assez rapide?... Avant d'avoir pu être réduite, la grand voile se sépare en trois morceaux... Deux déchirures sont parties de la chute et ont suivi les goussets de lattes, jusqu'au guindant. Ambiance... Il faut dire que le tissu commence à avoir vu du pays! Bientôt dix ans... A hue et à dia, on réussit enfin à amener la voile et à l'établir au 3ème ris. (Au dessus, elle est encore intacte). Mais c'est plus qu'un grain passager qui nous est arrivé là et le vent fort se maintient. La mer se creuse rapidement et les vagues de Nord Est croisent maintenant la houle de Sud Est, toujours aussi importante. Ca fait désordre et c'est assez impressionnant. Sur le bateau, ca devient "dynamique"... Enfin, le vent reste portant et nous filons tout de même 6 nœuds, avec un bout de génois et les restes de la grand voile .

Les émotions d'une arrivée nocturne dans les Tuamotus.

Nous nous précipitons donc à plus de 6 nœuds vers Hao et dès le début de la nuit suivante, nous approchons à 4 ou 5 milles de sa barrière. Les conditions de temps se maintiennent et nous nous efforçons de ralentir pour pouvoir négocier de jour l'entrée de la passe. Grâce au GPS, nous savons que la barrière est là, tout près. Le radar nous confirme sa présence à la distance prévue. Tout cela est rassurant mais à l'œil nous ne voyons rien de rien et un soupçon de saine inquiétude habite tout de même le capitaine. Nous avons une pensée émue pour nos prédécesseurs des décades précédentes qui n'avaient que leur sextant et les nuits sans nuage pour avoir quelque assurance en abordant de tels endroits. Toute la nuit nous surveillons au radar la barrière que nous longeons à 4 nœuds et le jeudi 14 juin vers 6 heures nous sommes devant de la passe. Le vent est toujours aussi fort, mais comme nous sommes maintenant sous le vent de l'atoll, la mer s'est beaucoup aplatie.

Sur un atoll pourtant bien civilisé...

Un phare trône fièrement sur le platier, marquant l'entrée du lagon. Un clapot court témoigne d'un courant assez vif dans la passe, mais comme le passage est large et balisé, on s'y engage sans angoisse.

Ca fait un peu entrée du golfe du Morbihan, en plus petit... Comme espéré, tout cela laisse présager une navigation bien balisée jusqu'au mouillage. 

Le village est situé à 5 ou 6 milles au sud de la passe. C'est trop loin pour le distinguer clairement. Les Instructions Nautiques parlent bien d'un mouillage pour gros navires par 30 mètres de fond, de darses, même de quai pour des cargos... 

Mais nous n'avons pas de carte pour repérer tout cela, ni pour en identifier le chemin. 

Alors, on avance lentement, en espérant qu'on finira par trouver quelque chose... Assez vite, nous apercevons effectivement quelques balises qui suggèrent un chenal et nous naviguons plus sereinement. 

Dans le lagon, parcouru par le vent sur toute sa longueur, le clapot est assez méchant... Bien pire que dehors!... Vent dans le nez, voiles amenées et au moteur, nous progressons lentement dans les embruns. S'il n'y a pas de protection supplémentaire, le mouillage va être sportif!...

Aux jumelles, on distingue maintenant d'assez importantes constructions sur le motu et plus loin, ce qui semble être un village. On distingue même devant ce dernier, la silhouette d'un voilier à l'ancre, qui paraît bien chahuté... Voilà sans doute ce que nous cherchons. 

Notre approche terminale sera aidée, à la radio, par les gendarmes. Ils nous guideront vers un quai derrière lequel se trouve une petite darse dont, depuis lagon, on n'aperçoit pas du tout l'entrée. En approchant tout près, nous finissons par reperer un passage pas bien large pour nous faufiler entre deux patates et découvrir enfin une piscine d'eau bleue et calme où se trouve déjà amarré un petit bonitier. C'est indéniablement beaucoup mieux que dehors...  

Charmants et accueillants jusqu'au bout, nos hôtes gendarmes recevront nos aussières et nous assisteront jusqu'à la fin de l' amarrage. 

Comme d'habitude, après un peu de navigation "dynamique", le calme du port nous parait un miracle. Une dizaine de minutes plus tard, nous voyons arriver un petit voilier anglais qui vient lui aussi se réfugier dans la darse. C'est le bateau que nous avons aperçu tout à l'heure, en train de s'agiter autour de son ancre, devant le village. Il vient s'amarrer à couple de nous. C'est Ondarina qui est mené par David et son amie Gill. Arrivés à Hao la veille en fin de soirée, ils ont mouillé comme ils ont pu et ont été bien chahutés toute la nuit. Eux non plus ne connaissaient pas l'existence de cet abri et ils nous ont suivis quand ils nous ont vus y pénétrer. Bien contents de trouver un peu de repos

Mais même au paradis, il nous faut penser à nous mettre au travail...

Le vent continue à souffler fort de secteur Est, mais le ciel reste bleu. C'est le Maaramu. Un peu comme le Mistral chez nous, c'est un régime de vent fort qui s'installe pour plusieurs jours pendant lesquels il ne pleut quasiment pas. Nous en profitons pour sortir la machine à coudre et tenter de réparer un peu les dégâts de la grand voile. 

Installés sur le pont de Getaway, nous nous occuperons deux jours pleins à la couture, et à nous battre avec la voile dans le vent. Heureusement, notre abri est excellent et les mouvements du bateau n'ajoutent pas à la difficulté de l'opération, qui n'en a pas vraiment besoin. 

Le plus gros des provisions en aiguilles de gros calibre d'Anyvonne (couture cuir ou jean) y passera . 

Des heures de couture à la main, aux endroits les plus épais, hacheront menu les doigts de Gérard. 

Mais le samedi soir la voile est de nouveau opérationnelle et l'équipage est bien content..

Hao: un atoll dopé à l'Energie Nucléaire...

Bienvenue à Ghost Town. 

 

Autour de notre petit port, le motu est joliment planté d'arbres et couvert d'une multitude de constructions qui, vue du lagon, laisse présager une activité et une animation importantes. C'est la base militaire qui abritait les activités de soutien du Centre d'Essais du Pacifique. Elle est située un peu à l'écart du village, à quelques centaines de mètres des premières habitations civiles. 

Après nos heures de travail à la voilerie, nous effectuons de petites reconnaissances, à la rencontre des occupants. Et là, surprise! Il n'y a personne ou presque. Les militaires qui cantonnaient ici sont partis et n'ont laissé derrière eux que des bâtiments vides. Tout le reste a été débranché. Eau, gaz, électricité. Rien enfin, qui rappelle le confort moderne... La végétation commence déjà à envahir les infrastructures routières qui équipaient ce qui était, il y a peu de temps, une base militaire importante. 

La darse où nous sommes amarrés était construite pour abriter les activités du club nautique de la base, avec catamarans de sport, dériveurs et planches à voile. Quand cela fonctionnait, il y a trois mois encore, l'abri était évidemment interdit aux pirogues locales et aux voiliers de passage. Nous avons bien de la chance, en quelque sorte...  

Aujourd'hui, on a l'impression de se promener dans une ville fantôme. Pas complètement déserte tout de même, car les propriétaires polynésiens du terrain sont très vite venus reprendre possession des lieu, dès le départ des militaires. Comme ils n'y ont pas trouvé grand chose d'utilisable, à part des bâtiments vides, seuls quelques uns se sont installés là pour tenter d'y vivre. Il semblerait qu'ils ne voient pas nos déambulations touristiques dans ce qui est maintenant leur domaine, d'un très bon œil. Il faut dire que pendant près de vingt ans, les polynésiens ont été "Persona non Grata" dans ces lieux qu'ils viennent juste de réintégrer...  

 

Où, comme partout, subsistent quelques bretons migrateurs 

 

Le samedi en fin d'après midi, alors que nos travaux de voilerie se terminent, une cycliste métropolitaine s'aventure sur le quai et s'arrête à proximité de Getaway .Nous engageons la conversation. Elle s'appelle Anaïg et pense avoir reconnu Getaway. Effectivement, elle le connaît déjà, pour l'avoir visité dans le port de Paimpol! Il s'appelait alors Post Scriptum et nous ne connaissions pas encore Pascal et Agnès qui rentraient juste de leur tour du monde. Anaïg et sa famille préparaient alors leur départ pour la Polynésie. C'est vrai que le monde est petit!!! 

Elle enseigne à Hao depuis deux ans et nous invite à visiter le motu, en voiture, le lendemain.

 

Promenade dans l'après nucléaire et les retombées civiles de l'atome militaire

 

Nous découvrirons ainsi l'ensemble des installations militaires, puis le village et ses environs: Il paraît que le Club Med avait envisagé d'installer un village de vacances sur la base elle même, mais le projet semble abandonné. D'importantes installations militaires "industrielles" subsistent au nord de la base. Elles semblent un peu surdimensionnées pour leur utilisation actuelle: Une piste d'atterrissage que peuvent emprunter des gros porteurs 747 peut encore servir de piste de secours pour Tahiti, en cas de cyclone. Un petit avion d'Air Tahiti qui assure une liaison bi hebdomadaire avec Papeete, y a pris le relais des gros transports militaires. On a un peu l'impression qu'il pourrait atterrir par le travers de la piste. Un tout petit baraquement, au bord de l'énorme piste fait office d'aéroport... Une centrale électrique assez imposante fonctionne à très faible régime pour fournir l'électricité au village. Un quai pour cargos et des entrepôts attenants, dont on dit qu'on étudie la reconversion en base industrielle de conserve de thon... - Il paraît que quelques personnalités politiques et hauts fonctionnaires de cabinet sont venus s'installer en Polynésie lors du passage à gauche de la mairie de Paris, pour étudier (en vain... ) les possibilités d'avenir de cet atoll -

 

Un motu "chef lieu de canton", dans le Pacifique.

 

Le village de Hao, un peu plus gros que Rikitea, abrite un collège équipé d'un internat assez important. Il draine jusqu'ici tous les adolescents des atolls de la région, qui peuvent être très éloignés (comme par exemple Mangareva ). 

Un superbe bâtiment abrite l'ensemble, et témoigne du goût des dirigeants du territoire pour l'architecture de prestige. De mauvaises langues chuchotent que d'un point de vue pédagogique cette construction serait quasi inexploitable; mais c'est sûr elle est remarquable et remplit certainement d'orgueil ses promoteurs politiques. L'arrêt des essais de Mururoa et le départ des militaires, ont provoqué une baisse importante de la population de Hao (quasiment de moitié). Cela a laissé au village, un aspect assoupi et lui a sans doute rendu un caractère et un rythme plus polynésiens.

 

Un "Paradis" pour émigrés métropolitains temporaires???

 

C'est là que nous faisons connaissance du reste de la famille d'Anaïg: Marco son mari qui enseigne aussi au collège de Hao et leurs enfants Mylène (11 ans) et Maxime(8ans). Résidant depuis trois ans en Polynésie, ils doivent rester encore un an à Hao avant de rentrer en métropole. Ils se demandent avec inquiétude si ce retour se passera sans douleur ??? 

 

Marco, plongeur émérite, entraînera Gérard dans une plongée bouteille près de la passe. Ce sera une première en Polynésie, pour le skipper. Il verra là les plus gros poissons qu'il ait rencontrés en plongée. Requins, Mérous, Carangues, ???, ???, etc....  

 

Les popaas qui vivent ici ont intérêt à apprécier les choses de la mer. Il n'y a vraiment rien d'autre. Pas d'île montagneuse pour marcher, le plus proche atoll significativement peuplé est à plus de 100 milles et Papeete à environ 400 ...  

C'est presque aussi isolé que les Gambier, mais il n'y a pas ici la diversité de paysages et de végétation qu'on aime là bas. Seulement des motus, le platier et les cocotiers...  

En fait, c'est sous l'eau que tout se passe. Les familles de Popaas passent leur temps à pêcher, chasser et plonger.,Ils naviguent dans le lagon, sur de grosses barques en alu et leurs week end sont des robinsonnades sur les motus déserts. La mer, généralement assez agitée, ne leur permet que rarement de sortir du lagon avec leur petit bateau. Ainsi, depuis trois ans, nos amis bretons n'ont pas trouvé un week end pour aller en bateau à une quinzaine de milles, visiter leurs voisins d'Amanu.

 

Des atolls, encore des atolls...

 

Amanu, une petite idée de la Polynésie profonde

 

 

Le Maaramu finit par se calmer, le bateau est fringant: on peut penser à repartir visiter Amanu.

On a trouvé les informations que l'on cherchait sur la passe d'Amanu. David et Gill en viennent et nous en font une description qui donne très envie d'y passer quelques jours avant de continuer vers l'Ouest. Surtout, ils laissent au capitaine un croquis de la passe. Le vent qui s'est récemment calmé incite les navigateurs à poursuivre, et les deux bateaux quittent la darse le même jour. 

Nos amis anglais pour Tahiti et les Iles de la Société et nous pour Amanu. C'est un départ au petit matin, pour emprunter les passes au moment favorable du courant. 

Quelques heures de traversée sur une mer encore formée, avec un vent léger mais dans le nez, nous amènent, à l'heure prévue, devant la passe d'Amanu. Juste de quoi éprouver notre voile nouvellement ravaudée. 

 

C'est notre première passe d'atoll réellement sauvage! On a lu tellement de choses sur celles ci: leur étroitesse, les violents courants qui les habitent,... Les Instructions Nautiques signalent que celle ci présenterait un coude assez prononcé!... Si en plus elle est tordue!!! Heureusement que nous avons le croquis laissé par David. Bref, nous sommes tout de même un peu tendus Le passage n'est ni balisé ,ni très large (une trentaine de mètres); mais il est très visible car situé entre deux motus boisés. A l'heure où nous nous présentons, le courant est raisonnable (autour de 4 nœuds) et comme l'eau est très claire et l'éclairage plutôt favorable, nous voyons très facilement où diriger le bateau pour pénétrer sans mal dans le lagon. M'enfin, c'est vrai que les patates de corail défilent vite et tout près de la coque...

 

Notre faible tirant d'eau nous permet d'aller mouiller dans une petite piscine d'eau bleue et calme, juste devant le village. Un peu petite et un peu "juste devant", à notre goût. Le bateau peut à peine éviter et son arrière frôle la rive de corail du village. ù

Très pratique pour nous, pour aller découvrir le village. 

Très pratique aussi pour les villageois, et spécialement les enfants, pour découvrir Getaway... 

Nous ferons une petite reconnaissance du village, accompagnés d'une bande d' enfants qui sont manifestement très fiers de nous faire visiter leur domaine. Quelques chiens faméliques rôdent craintifs dans les rues sablonneuses. Le comportement des enfants à leur égard nous éclaire sur les rapports qu'entretiennent les paumotus** avec ces animaux: aucune relation affective. Ils sont considérés comme des poules ou des cochons "sauvages" . Ils sont tolérés à condition qu'ils se débrouillent pour manger et rester en bonne santé, et de temps en temps on en tue un pour faire un repas. En attendant on les éloigne à coup de pierres quand ils s'approchent un peu trop, car on craint qu'ils ne mordent. 

Cet après midi, tous les adultes du village sont regroupés autour d'un terrain de volley pour assister à l'entraînement de l'équipe féminine locale. Elle se prépare pour les jeux inter îles qui doivent se dérouler en juillet et nous devrons attendre la fin de cet entraînement pour faire nos courses, car le seul épicier de l'île est aussi l'entraîneur de l'équipe ...  

** Paumotus: nom des habitants des Tuamotus

 

Le lendemain, nous préférerons un mouillage plus sauvage, quelques milles plus au sud , devant un motu désert. 

Là, nous passerons trois jours seuls et nous les occuperons à chercher sur le platier des petites porcelaines dont l'atoll regorge. Ces porcelaines sont de magnifiques petits coquillages beiges ou marrons, très brillants, dont on fait des colliers et autres objets artisanaux. Nous en ferons une assez bonne récolte. Pour leur conserver leur aspect, il faut les ramasser vivants, mais nous ne savons pas bien comment les vider et les nettoyer sans les abîmer. 

Un échange d'Email avec Anaïg à Hao, nous révélera que la méthode locale consiste à les enterrer quelque temps dans le sable et à laisser les fourmis œuvrer. Nous ne voyons pas bien comment nous pouvons embarquer le sable ni surtout les fourmis. Sur Getaway, ce sera au temps de faire son office, et une forte odeur de décomposition s'installera sur le bateau jusqu'à Tahiti , trois semaines plus tard...

 

Go West young man... Avec les alizés, vers de nouveaux cocotiers

 

Satisfaits de notre plein de coquillages, nous décidons de repartir un matin vers l'ouest. Prochaine étape: Tahanea, 250 milles plus loin. 

Après une sortie mouvementée d'Amanu, nous "slalomerons" durant 48 heures autour de quatre ou cinq petits atolls dont aucun ne dispose de passe vers son lagon , ni d'abri convenable pour mouiller à l'extérieur. Seules des pirogues ou des baleinières permettent aux Paumotus d'y accoster pour récolter le coprah et même pour y vivre. Bien à l'abri du monde. Et de nous... Dommage, nous aurions bien aimé nous arrêter pour les saluer. 

A l'aube du troisième jour, nous approchons la barrière de Motutonga. C'est un petit atoll circulaire tout proche de Tahanea. Il présente une passe aveugle, qui ne permet pas de pénétrer dans son lagon mais qui est réputée offrir un bon abri aux bateaux qui peuvent s'y amarrer à une sorte de petit quai. L'endroit est totalement désert et nous aimerions bien nous y arrêter un moment. Seule l'écume des rouleaux qui s'écrasent sur la barrière, à moins d'un mille sous notre vent, nous permet de la situer. Pas un arbre, rien qui dépasse...  

Nous éprouvons une fois encore combien naviguer de nuit par ici, sans GPS ni radar, devait être une vraie aventure. Il fallait avoir confiance en son sextant... Mais nous, qui pouvons suivre notre GPS sur la carte, nous repérons sans peine la passe convoitée. 

Nous en approchons prudemment et là, nous la découvrons calme certes, mais très étroite et parcourue par un courant violent. Trop étroite pour que l'on soit certain que Getaway puisse y faire demi tour et trop de courant pour essayer d'y faire la manœuvre calmement. 

Bref, tout ca nous paraît bien risqué! Trop, après nos aventures d'Amanu... (voir rubrique  émotions). Nous décidons donc de remettre en route vers Tahanea que l'on distingue à quelques milles dans l'Ouest et, vers midi, nous embouquons sa passe, large comme l'entrée du golfe du Morbihan et nous nous retrouvons à nouveau dans les eaux calmes d'un lagon.

 

A Tahanea, tes exploits relativisera!

 

Tahanea est un atoll sans habitants réguliers. Seule la récolte du coprah y amène quelques familles de Paumotus, durant la saison. Nous imaginions y découvrir un mouillage désert. Comme Bougainville... Eh bien c'est raté! Visibles de loin, les mats d'une demi douzaine de bateaux encombrent l'horizon. Vus de près, ils sont tous américains et concentrés sur deux mouillages de cet immense lagon (25 milles de long, 8 de large). On trouvera donc aisément une place tranquille pour mouiller, mais on est quand même un peu déçus: "Etre ici n'est pas vraiment un exploit, finalement"... Malgré tout, nous passerons ici une petite semaine bien agréable. L'eau est claire, les poissons pullulent. Nous ne ferons que les admirer car notre peur panique de la cigüatera nous privera d'en consommer. C'est clair que nous sommes un peu timorés à ce sujet, mais nous ne pêcherons ni ne mangerons de poisson dans ce lagon, dont la rumeur dit pourtant qu'il serait totalement sain.

 

Le monde n'est pas petit que pour les bretons... Ou la tortilla tropicale!

 

C'est dans ce petit paradis qu'un beau matin nous voyons approcher un bateau qu'on croit reconnaître. Mais oui, bien sûr, c'est Archibald, le fier voilier de notre ami José, le skipper espagnol qui navigue sous pavillon français. 4000 milles plus loin, il nous rejoint depuis Esmeraldas... Enthousiasme et émotion! 

 

Nous découvrons alors que depuis la dernière fois, n'en déplaise à José, Archibald est en très net progrès! C'est très décoratif, mais c'est beaucoup plus que çà! Elle s'appelle Esperanza. Jeune et brillante espagnole venue se joindre à l'errance de José, elle fait beaucoup plus qu'améliorer l'équipage: elle réussit quasiment à le civiliser !

 

Enfin presque: Un soir, alors que sur leur bateau, nous dégustons une tortilla réalisée par Esperanza, José énonce qu'à l'évidence "tout de même, celle qu'il prépare lui meme est bien meilleure". La discussion s'anime ... . en espagnol... José vante les vraies tortillas des bars des quais (faites à l'huile de vidange), au détriment de celles, plus bourgeoises, des beaux quartiers... Nous calmons le débat en proposant d'organiser un concours de tortillas, avec dégustation aveugle, quand nous nous retrouverons à Papeete. Nous y serons aussi candidats et Ma'Ohi sera peut être là, pour étoffer le jury... C'est sur cette perspective que nous laisserons ici nos amis espagnols, pour rallier Papeete. Encore 300 milles à couvrir! C'est fou ce que les distances sont grandes dans ce Pacifique Sud...

 

La Polynésie, n'est pas un long fleuve tranquille; c'est plutôt une mer souvent inconfortable...

 

Peu de vent pour cette traversée vers Tahiti. Mais de la houle!!! De Sud la houle... Elle arrive des tempêtes et des dépressions qui sévissent au delà des 35°S. 

Quand un peu de vent se décide à souffler ici, il est de secteur Est. Alors vagues et clapot sont perpendiculaires à la Houle et c'est la bouilloire: on a l'impression que la surface de l'océan n'est plus constituée que de petits sommets indépendants, en lutte les uns contre les autres. Le bateau roule?... tangue?... On ne sait plus, mais il s'agite c'est sûr...  

Là dessus les estomacs fragiles sont mis à rude épreuve. 

Celui du skipper, par exemple... Si on ajoute à ses nausées débordantes, une petite alerte de colique néphrétique au beau milieu d'une nuit, vous aurez compris que cette traversée ne comptera pas parmi nos meilleurs souvenirs de mer! En fait, le capitaine arrivera à Papeete complètement aphone. Et ca durera 3 semaines...  

Au moment où nous écrivons, nous totalisons quelques journées de mer en Polynésie et nous disposons de quelques relations de traversée de bateaux amis. On est assez unanimes: Les conditions de navigation que je décris sont habituelles par ici. Les lagons sont paradisiaques, mais ils se méritent...

 

Les "Vraies Iles" de l'archipel de la Société.

 

Confrontation du mythe polynésien à sa réalité.

 

Enfin! Nous arrivons tout de même à atteindre le lagon de Tahiti. Le 6 juillet à l'aube, après quelques heures à la cape à une dizaine de milles au large, pour attendre l'aurore, nous y entrons par la passe principale du port de Papeete. 

Nous craignions le pire de la grande île Polynésienne. Depuis les Gambier, on nous en avait dit tellement d'horreurs... L'urbanisation, la pollution, le trafic routier, ... Eh bien, nous sommes heureusement surpris par notre premier contact matinal. Pour une grande ville, l'emprise urbaine est plutôt discrète et l'arrière plan du paysage est carrément superbe. Sommets élevés, couverts d'une abondante végétation. Ciel et nuages animent les crêtes. Moorea au crépuscule, vue du lagon de Papeete

En tournant la tête, on découvre à quelques milles à l'ouest, la belle silhouette de Moorea qui décore l'horizon. A quelques encablures; la houle du pacifique s'écrase sur le platier en une ceinture blanche autour de l'île. Son tonnerre permanent couvre les bruits urbains de l'île. L'eau du lagon est assez claire et très calme... Bien sûr ce n'est pas l'île vierge découverte par  Bougainville, mais vue du bateau, elle nous paraît à la hauteur de son mythe, en ce début de XXIème siècle!

 

Une réalité de mouillages très fréquentés

 

Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à trouver ça chouette, parce que dans les mouillages du lagon aux abords de Papeete, c'est un peu la surpopulation. Des groupements de plusieurs dizaines de mats balisent tous les abris favorables au mouillage. Nous trouverons tout de même un endroit où poser notre ancre, au milieu d'une cinquantaine de voisins, devant le Maeva Beach. - C'est un hôtel de luxe dont toutes les publicités vantent la situation et la plage de sable fin, photos à l'appui. On imagine que les touristes qui débarquent de 24 heures d'avion et découvrent cette triste plage artificielle, baignée par une eau douteuse, sont sans doute un peu déçus. C'est clair qu'il vaut mieux vivre l'hôtellerie de luxe sur les autres îles de la Société qui sont moins urbanisées . - Pour nous qui voyons cela du large, nous découvrons à Papeete une escale urbaine plutôt pratique et sympa. Tout en étant mouillés au calme, à l'écart de l'agitation citadine, un trafic de "trucks" nous permet de rallier le centre ville rapidement et régulièrement, de jour comme de nuit. D'ailleurs, sitôt arrivés, nous nous lançons dans les activités habituelles d'un séjour à la ville: Supermarchés, Magasins de tissus, Quincailleries, shipchandlers... Et ici il faut ajouter les bijouteries et les magasins de perles noires... On n'aura pas le temps de s'ennuyer en attendant l'arrivée de Florence..

 

Revoir Tahiti, retrouver les amis, Oh la la la , C'est Magnifiiiique...

 

Quelques jours après nous, arrivent Ma'Ohi, puis Archibald .. Les premiers instants passés à nous raconter nos émotions marines, nous nous occupons rapidement du plus important: Le concours de Tortillas. Ce sont donc trois concurrents: Esperanza, José et l'équipage solidaire de Getaway qui se présentent devant le jury lors d'un dîner sur Ma'Ohi. (Kiki, prudente, préférera assurer avec un gros plat de lasagnes... )

Tout le monde se prononce après une dégustation aveugle et le classement de ce jury sera UNANIME (et assez peu inattendu... ): Esperanza gagne haut la main, suivie de José puis de vos serviteurs...  

Bien que s'étant lui aussi prononcé pour ce classement, José est tout de même un peu sceptique mais il ne fait pas fait de scandale... ( Nous vous avions bien dit qu'elle l'avait un peu civilisé). Pour nous, ça a été l'occasion d'approfondir notre connaissance de cette recette savoureuse et d'en améliorer notre réalisation. Nous la pratiquons depuis, à notre totale satisfaction et nous vous la proposons aujourd'hui, dans la "rubricadok".

 

C'est à Papeete que nous avons rendez vous avec nos passagers Européens...

 

Le lendemain de cette dégustation éducative, Florence nous arrive en début de soirée. Après l'avoir cueillie à sa descente d'avion, nous l'amenons dans la foulée soigner son "Jet Lag" avec toute la bande, devant un apéritif et un spectacle de danse polynésienne dans un hôtel du bord de mer. 

Les aller-retour en annexe sur le lagon tout noir, nécessaires à ces transbordements, assurent une mise en train accélérée. Après quelques promenades d'acclimatation dans Papeete, notre touriste est vite prête pour la découverte et la longue traversée vers Moorea (Une dizaine de milles). Nous prévoyons de passer quelques jours là bas, d'où nous pourrons revenir facilement chercher David, qui doit arriver de Californie dans une semaine. 

Nous nous séparons de nos amis qui ont des ambitions immédiates plus lointaines et faisons des adieux émouvants à Ma'Ohi qui compte filer directement en Nouvelle Calédonie. Leur fille Lenka a arrêté ici son voyage et vient de rentrer en France pour poursuivre ses études universitaires. Kiki est un peu triste d'avoir perdu sa fille. Nous lui promettons d'aller la voir quand nous rentrerons en France, mais nous sommes un peu tristes de les voir partir, nous aussi.

 

Moorea, son lagon, ses montagnes.

 

Fond de la baie d'Opunohu, à MooreaComme Tahiti, l'île est assez élevée. De l'ordre de 1000 mètres. Et comme toujours dans ces cas là, les nuages animent en permanence le spectacle des sommets. 

Comme toutes les îles de l'archipel de la Société, Moorea est protégée par un récif barrière qui encercle un lagon peu profond. Le bleu marine des grands fonds qui entourent l'île contraste violemment avec les nuances de bleu clair et de vert émeraude du lagon. Dans les passes, la transition est spectaculaire. Les vues aériennes des cartes postales ne mentent pas: on rentre DANS la carte postale! 

Sur le plan des mouillages, on revient à des conditions plus sauvages qu'à Tahiti: On trouve pour poser notre ancre, des endroits qui ne comptent pas plus de 4 ou 5 bateaux. Quel progrès... L'eau claire et peu profonde invite à la baignade et à l'exploration sous marine. Mais là, petite déception... Les fonds sont assez déserts et le poisson rare. 

Peut être sommes nous devenus difficiles après les San Blas et le Cap Vert, mais c'est vrai que nous aimons bien plonger entourés de poissons. Et là, ca n'est pas le cas!... Il faut sans doute aller plus profond, sur le tombant, à l'extérieur du récif. Trop loin et trop impressionnant pour nous... Bref, pour nous, petits plongeurs et petits chasseurs, ce n'est pas le paradis attendu. On verra plus loin...  

Et pour l'instant, on se concentre sur le dessus de la surface. Moorea, proche de Tahiti, sans être urbanisée, fait l'objet d'une forte exploitation touristique. Globalement le paysage est assez vierge et croule (comme partout dans cet archipel) sous la végétation. Les promenades sont agréables. Deux profondes baies dans lesquelles se précipitent des falaises qui descendent directement des sommets, offrent des approches très spectaculaires en bateau. On imagine que la baie de Cook doit rappeler les paysages marquisiens à ceux qui connaissent (On nous l'a confirmé depuis). 

On découvre quelques hôtels de luxe qui se développent en petites cités lacustres sur le lagon et entretiennent leurs attractions nautiques. Ainsi une petite colonie de raies a ses habitudes du côté du Club Méditerranée où elles sont régulièrement nourries, et les snorkeleurs peuvent aller nager à leurs cotés. Des baptêmes de parachute ascensionnel amènent régulièrement leurs passagers survoler le mat de Getaway. 

Si les contacts que nous avons avec les polynésiens d'ici se situent strictement sur le plan commercial, ils n'en restent pas moins très cordiaux. C'est un endroit bien agréable pour passer quelques jours. Ma'Ohi qui a déjà passé ici plusieurs semaines en mai juin nous y rejoint encore une fois, pour une courte halte avant de poursuivre vers l'Ouest. On n'en finit pas de se faire des adieux. Et comme à chaque fois on se console en buvant(un peu) et en bouffant(beaucoup)...

 

Notre équipage se complète qui doit affronter la traversée vers les Iles Sous Le Vent

 

Après une semaine de farniente à Moorea, nous sommes revenus au mouillage du Maeva Beach, à Papeete, pour accueillir David. Son avion doit atterrir au milieu de la nuit. Heureusement, le service de trucks (les bus de Tahiti) fonctionne toute la nuit entre l'aéroport et le mouillage de Maeva Beach. C'est donc bien avant l'aube que David débarque sur Getaway, où dort profondément le reste de l'équipage. Il aura peu de temps pour souffler: Une journée à Papeete, passée à faire des courses et à remplir les soutes de Getaway, puis nous mettons en route pour la traversée vers les îles sous le vent. Une centaine de milles et 24 heures de navigation qui se passeront très bien, sur une mer inhabituellement confortable. Nous serons récompensés de cet effort par la découverte de quelques mythes polynésiens. Le lagon de Bora Bora, réputé le plus beau du monde (Il faut dire: "je suis allé à Boraaaaa ". Il paraît que dire "Bora Bora" fait très provincial), Huahiné le haut lieu des anciennes religions polynésiennes, Raïatea d'où partirent les émigrants qui peuplèrent Hawaï, Tahaa " l'île vanille" qui partage le même lagon que Raïatea, mais qui est beaucoup plus sauvage et reste à l'écart des circuits touristiques...

 

Les adieux à Ma'Ohi ou le comique de répétition

 

Au fil de nos promenades nautiques, nous croisons encore une fois Ma'Ohi qui s'est finalement arrêté pour caréner au chantier de Raïatea. Celui la même où nous pensons sortir Getaway de l'eau, lors du séjour en France que nous prévoyons pour cet Hiver. David et Steve qui se retrouvent depuis les San Blas se réfugient immédiatement derrière l'ordinateur et les jeux vidéo. Nouvelle séance d'adieux émouvants... Et nous continuons notre errance. Une semaine plus tard, de retour de Bora Bora, alors que nous explorons le lagon de Tahaa, nous mouillons un soir dans la petite baie d'Hurepiti. A coté de... devinez qui? Eh oui, Ma'Ohi!!! Mais cette fois, c'est sûr, ils partent demain... Et de nouvelles agapes, pour des adieux encore plus émouvants... Jusqu'aux prochains? Eh non! Au moment où nous écrivons, nous savons que cette fois là était la dernière. En ce début octobre, Ma'Ohi traverse entre Fidji et Nouvelle Calédonie. On ne les reverra pas de si tôt et ils nous manquent déjà.

 

Mais ce n'est pas tout, il va être temps pour les enfants de repenser au travail...

 

On pourrait penser, en lisant rapidement nos récits, qu'il fait toujours beau par ici et que la météorologie n'affecte jamais nos projets. Ce serait une erreur. En fait, durant le séjour de nos enfants, il pleuvra assez régulièrement et plus particulièrement vers la fin, où nous passerons 3 jours consécutifs au mouillage dans la baie de Faaroa, à Raïatea, pour nous abriter du vent sous une pluie incessante. Le temps n'est pas toujours idyllique en Polynésie. 

Au moment où il nous faut revenir vers Tahiti, évidemment le vent souffle fort du Sud Est, juste dans le nez. Le retour en bateau, au louvoyage, s'annonce long, pénible et inconfortable. Heureusement, il y a l'avion. On peut avec lui transformer un retour pénible de 36 heures en un vol agréable d'une petite heure. C'est finalement ce que nous choisirons. On peut aimer le bateau et éviter l'inconfort inutile...  

A Papeete, où Florence doit prendre le vol d'Air Tahiti Nui jusqu'à Los Angeles, nous apprenons que l'unique avion de la compagnie est en panne, que l'on attend les pièces nécessaires à sa réparation et que toutes les réservations sont désorganisées. En fait il sera réparé dans la nuit et Florence y embarquera avec 12 heures d'avance, pour son vol d'essai...

Elle aurait préféré un peu de rodage préalable, mais...

 

Enfin seuls???

 

Esseulé, abandonné par ses enfants, le skipper sera vite de retour à son bord. 

Le bateau semble bien grand tout à coup... Nous allons maintenant continuer seuls, notre exploration des Iles sous le Vent. Jusqu'au mois d'Octobre où nous sortirons Getaway de l'eau pour retourner passer deux mois en France. 

C'est l'époque choisie par la première petite fille d'Anyvonne pour venir au monde. Alors...  

Mais tout ceci est une autre histoire que nous vous conterons par le menu dans le prochain numéro.