LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Indonésie - Histoire, Géo et Écolo...
N°28 - Février 2006


 

Le quart d'heure d'histoire-géo Indonésienne

 

Ce "pays" constitué de plusieurs milliers d'îles significatives s'étire sur près de 5000 kilomètres d'Est en Ouest et 1500 du Nord au Sud, autour de l'Equateur.

A l'ouest, les îles sans doute les plus connues des européens: Java, Sumatra et Bornéo.
A l'extrême Est se trouve la deuxième plus grande terre indonésienne: l'Irian Jaya, qui est la moitié Ouest de la grande île de Papouasie Nouvelle Guinée.
Entre les deux, on trouve les Moluques, les Célèbes, Flores, Timor (dont la partie orientale est indépendante), Bali et plein d'autres…

La plupart des îles sont volcaniques et ont un relief escarpé qui laisse peu de place aux plaines à céréales, L'humidité est importante et la forêt très dense (60% du territoire).

A l'image de la structure insulaire du pays, la population qui compte plus de 200 millions d’habitants est constituée d'une grande quantité de communautés d'origines diverses (Malais – Chinois – Mélanésiens…).
Ses traits dominants sont toutefois tracés par deux caractéristiques principales: 60% des indonésiens habitent sur l'île de Java et 90% sont de religion islamique (ce qui fait de l'Indonésie le premier pays musulman du monde).

L'Hindouisme Indien préexistait dans la partie Ouest de cette région mais à partir du 18ème siècle il a vite été débordé, dans tout l'archipel, par le prosélytisme islamique. Seule l'île de Bali est restée massivement Hindouiste alors que quelques communautés chrétiennes importantes subsistent dans les îles de l'Est, principalement à Flores.

Toute la région a "subi" la domination coloniale européenne. Les portugais d'abord, puis les anglais un peu et les hollandais surtout.
C'est le commerce des épices qui était alors le moteur principal de l'exploitation coloniale de ces territoires.
Les épices sont maintenant passées de mode et les Moluques oubliées, végètent sur leur tas de coprah. C'est vers Java que converge aujourd'hui le produit des richesses indonésiennes. Et Java se porte bien (merci) grâce au pétrole, gaz naturel, minerais… Ce pays nous est apparu un peu comme un "empire javanais" dont les "oubliés" de la périphérie se sentiraient floués et méprisés par leurs riches dirigeants.

L'Indonésie s'est constituée au milieu du 20ème siècle, sur la base des territoires coloniaux hollandais qui obtenaient alors leur indépendance. La lutte contre l'occupation hollandaise, organisée autour d'un leadership javanais - mémoire de celui des royaumes javanais sur toute la région avant le 18ème — a permis l'indépendance d'un pays doté de frontières strictement héritées de la colonisation.
Ce principe de la primauté des frontières coloniales, indépendamment de la réalité ethnique, a fait que l'Irian Jaya, contrée jumelle de la Papouasie Nouvelle Guinée, n'a pas pu résister à la revendication javanaise ni éviter d'être intégrée à l'Indonésie, avec laquelle elle n'avait pourtant en commun que la colonisation hollandaise.
Symétriquement la partie orientale de Timor, qui bien que sœur jumelle de l'autre était une ancienne colonie portugaise, a pu obtenir le soutien de la "communauté internationale" (et des australiens, leurs voisins intéressés...), pour que l'Indonésie renonce à son occupation et reconnaisse son indépendance...

 


 

Les Varans
(Varanus Komodoensis, pour faire plus riche…)

On l'appelle souvent "Dragon de Komodo" et c'est le dernier représentant des grands monstres préhistoriques qui vivaient par ici, il y a quelques 100 millions d'années (avant JC).
Les européens l'ont "découvert" par hasard en 1911 quand un pilote d'avion hollandais fut contraint à un amerrissage forcé devant Komodo. Revenu chez lui il raconta qu'il avait vu de "vrais dragons", capables d'avaler, d'un coup, un sanglier. Personne ne le crut et son insistance le fit même menacer d'internement. Seul le conservateur du musée de Java, le prit au sérieux, en se rappelant qu'il existait aux Galápagos des iguanes mesurant plus d'un mètre. D'autres missions confirmèrent plus tard qu'il y avait bien, sur Komodo, mais aussi sur sa voisine Rinca, des monstres mesurant plus de trois mètres de long et pesant plus de 150 kilos.
Des braconniers rêvant d'affaires juteuses avec les peaux, se précipitèrent évidemment… Mais cette fois, ô miracle, la peau s'avéra impossible à traiter et le génocide sera évité. Il s'en ballade aujourd'hui encore plus de trois milles individus.
Caractéristique du bestiau:
Dents de 4cm de long crénelées comme une scie, langue jaune orangé de 50 cm, flair qui détecte des charognes à 3 kilomètres, moyenne de vie 50 ans.
Sa queue lui permet d'assommer un buffle ou un cerf qui passe à portée. Apparemment dolent il est capable de sprints redoutables. Il ne mastique pas mais tente d'avaler sa proie d'un coup. (Il paraît que les cornes de cerfs ont du mal à passer.)

Les détails ci dessus sont tirés du guide du routard sur l'Indonésie plutôt que de nos propres observations…
Au fait, pourquoi ce même guide ne parle t-il pas du tout du Kalimantan, et de ses orangs-outangs???

 


 

Les Orangs-outangs

L'orang-outan (ce mot malais signifie "homme des forêts") est un grand singe anthropomorphe aux bras très longs et à la fourrure rousse.
Portant barbe, moustache et un bourrelet graisseux autour de la face, les mâles sont vraiment énormes, impressionnants et surs d'eux. Femelles et jeunes se garent à leur approche!
Arboricoles et frugivores, ils ne dédaignent pas quelques insectes comme les termites.
La femelle ne se reproduit qu'à l'age de 15 ans, ne fait un bébé que tous les 7 ans et généralement n'en fera que trois dans sa vie.
La combinaison de ces facteurs rend cette race très vulnérable à la disparition. Il y a dix mille ans on en trouvait dans tout le SE asiatique. Maintenant il n'y en a plus qu'à Bornéo et Sumatra où leur population, estimée aujourd'hui à 20,000 individus, chute dramatiquement

 


 

 

Bornéo, un Paradis qui meurt?

 

Allez y voir vous même.

Nous n'avons pas trouvé mention de Kumaï ni de sa réserve d'Orangs-outangs dans nos guides. Pourtant vous pouvez trouver des ferries au départ de Java pour rejoindre Kumaï, ainsi que des avions pour aller au Kalimantan.

Sur place, nous avons retenu le service de "Spirit of the forest boat", une opération gérée par Harry Roustaman et Jennie Sobaru.
Ecrire:borneowilderness@planet-save.com
Voir: www.borneowilderness.tk

On était très satisfaits de leur service dans la mesure où on n'a pas demandé à notre guide (Jennie) des commentaires scientifiques sur les singes. Si on veut avoir un guide plus compétent sur le sujet – et peut être moins amusant - ils peuvent aussi en fournir un.

Bornéo est aujourd'hui partagé en 4 parties:
Le Kalimantan, au sud, - grand comme la France - est la plus grande et une des provinces d'Indonésie.
Le Sarawak et Sabah sont deux états de la fédération malaisienne qui se partagent la côte nord de l'île avec
Le sultanat de Brunei, indépendant.

Le climat équatorien chaud et humide a doté Bornéo d'une des forêts les plus importantes du monde. Le littoral est jalonné de deltas et de plaines alluviales. L'intérieur accidenté et peu accessible a été protégé longtemps des atteintes du progrès.
Bornéo est une des très rares parties du monde à n'avoir pas encore été complètement explorée…

Hélas, la fée "énergie" et sa copine "tronçonneuse" vont très vite mettre un terme à cette "virginité".
En permettant aux appétits modernes pour les minerais, l'or, le charbon et le bois d'œuvre de se défouler, en facilitant le remplacement de la forêt par des palmeraies…; elles permettent aux grandes compagnies de faire des profits substantiels en restructurant et civilisant cet immense territoire.
A l'orée de ce terrain de jeux pour les grands, les gagne petit de la prospection aurifère complètent le travail de déforestation et tous contribuent à rétrécir l'habitat et le garde manger des grands mammifères de la jungle de Bornéo.

Il n'y a plus de tigre à Bornéo ou quasiment… Il se pourrait qu'il n'y ait bientôt plus d'orang-outang…