LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Aotearoa, la fin - Clins d'œil et réflexions
N°24 - Aout 2004

 

Pour descendre vers l'île sud, le plus court chemin se révèle ne pas être... le plus long!!!

 

Eh oui, depuis la baie des îles, la route conseillée pour descendre vers l'île Sud consiste à d'abord remonter tourner l'extrémité du pays, à 100 milles au nord, avant de descendre vers le sud, le long de la côte Ouest.  Quand on regarde la carte, à première vue c'est assez surprenant, mais ça le devient beaucoup moins quand on y regarde de plus près et qu'on constate que c'est, en fait, le plus court chemin.

 

Cette surprise tient à ce que sur la route qui longe la côte Est, East Cape est vraiment très loin dans l'Est et contraint à un long bord dans cette direction avant de pouvoir vraiment faire du Sud.

 

Mais l'avantage  principal de cette route est que  la météo y est moins brutale et surtout beaucoup plus prévisible à moyen terme.

On évite par là d'avoir à longer le Sud Est de l'île Nord et de passer le détroit de Cook qui sépare l'île Nord de l'île Sud : Pour sa réputation marine, cette zone n'a rien à envier au raz de Sein.

 

 

Après son accrochage avec notre annexe, la propriétaire du bateau agresseur était repartie naviguer aux Tonga quand nous sommes revenus à Auckland.

 

Avant de quitter le pays, elle n'avait rien laissé à mon intention. Ni excuses, ni identité, ni rien... 

Elle avait simplement laissé un mot au directeur de la marina, se plaignant amèrement que des obstacles puissent se tapir sur le trajet de son bateau, dans cette marina; rapportant que cet incident lui avait valu d'importants dégâts mais qu'elle s'en était débrouillée toute seule. 

Elle y annonçait donc royalement qu'elle ne me soumettrait pas de facture pour ses propres réparations...

 

De Getaway et son annexe, pas un mot!!!

 

Devant l'expression de mon indignation face à un tel comportement, (juste tempérée par un manque de vocabulaire anglais et d'agilité verbale), le directeur m'a expliqué, avec un peu de gêne, que ce comportement est une attitude défensive "normale" en Nouvelle Zélande. Que la pratique courante lors d'un accident (en bateau, en automobile...) est de nier toute responsabilité. Tout au plus communique-t-on à l'adversaire les coordonnées de son assurance (quand on en a une, car ici elle n'est jamais obligatoire.).

Le constat amiable n'existe pas et ce sont les assurances qui gèrent les conflits, selon les informations que leur communiquent leurs clients et les témoignages qu'ils ont pu collecter.

 

C'est important à savoir car ça n'aide pas à la gestion d'un sinistre, pour les pauvres visiteurs francophones comme nous...

 

Conseil: En cas d'accident, même bénin, faire appel à la police et/ou dénicher des témoins dans la mesure du possible.

 

 

 

En Nouvelle Zélande où la météo est aussi remuante qu'en Irlande ou en mer du nord, il est très rassurant de savoir que des services publics compétents travaillent à prévoir le temps qu'il fera et surtout à diffuser ces prévisions vers les navigateurs au large. 

Leurs bulletins ont une telle régularité qu'avec un peu d'habitude, même ceux qui ne comprennent qu'un peu d'anglais sont capables d'entendre le temps qu'il va faire dans les 24 à 72 heures, là où ils se trouvent.

Ces bulletins sont diffusés en VHF tout le long du littoral national mais aussi en BLU pour être reçus depuis le grand large. Sur ce dernier support, les prévisions de court terme sont complétées par des cartes montrant la situation de la pression atmosphérique et des vents, ainsi que son évolution prévue à 24, 48 et 72 heures. 

Partout dans tout le Pacifique Sud Ouest, cet ensemble permet de se faire une bonne idée de ce qui risque d'arriver là où on navigue.

Les américains et les Australiens font de même pour leur zone de responsabilité.

 

Depuis que nous sommes dans le Pacifique, cette volonté des pays anglo-saxons de faire connaître gratuitement l'information météo nécessaire à la sécurité des marins nous est apparue exemplaire; surtout comparée à celle que montre la France dans ses zones d'influence.

 

En effet, dans les eaux dépendant météorologiquement des Dom/Tom, les services officiels français (Météo France et France Telecom (ou leurs filiales)) ne diffusent plus AUCUNE information par BLU. Seulement par VHF et par Inmarsat. 

Ainsi un bateau non équipé de moyens de liaison satellite (et vu leur coût, très peu de plaisanciers sont équipés de tels moyens), ne peut plus recevoir d'information des services français, dès qu'il navigue à plus de 50 milles des côtes .

Les services locaux de Météo France qui sont pourtant généralement reconnus comme très compétents, ne servent donc que très peu aux navigateurs qui naviguent au large. 

Par exemple, à Nouméa, depuis cette année il n'y a plus d'émission BLU. On ne diffuse qu'en VHF des bulletins "météo du large" qui ne peuvent pas être reçus par ceux qui s'y trouvent!!! On doit pouvoir dire que ces bulletins là ne servent à personne.

 

En Polynésie Française la diffusion par BLU est très faible et les navigateurs qui traversent le territoire (et Dieu sait s'il est grand...) ne disposent comme information que des seules cartes météo américaines diffusées depuis Honolulu. Pourtant de superbes cartes de pression atmosphérique et de vents sont dressées tous les jours par les services officiels français (on le sait, on en a vu à terre!!!...) mais elles ne sont pas diffusées par radio et ne sont donc d'aucune utilité pour les plaisanciers qui naviguent... (En Europe aussi, la France a arrêté il y a déjà bien longtemps ce genre de diffusion (dite de fax météo). Seules la Grande Bretagne et l'Allemagne diffusent encore de telles cartes de prévision par BLU. En France il faut aller les voir à la capitainerie de la marina...)

C'est d'autant plus dommage pour les Dom/Tom que les informations francaises sont les seules, détaillées, qui existent sur ces zones...

 

Mais alors, pourquoi tant de haine? Ou d'inconséquence???

Pour faire des sous? Pour promouvoir le caractère commercial de Météo France?? Ou alors Inmarsat???

Peut être bien: Je me souviens qu'en 2000, un radio amateur français devait payer à Météo France un abonnement annuel pour pouvoir diffuser bénévolement par BLU, vers les navigateurs qui voyageaient au large dans les Caraïbes, le bulletin diffusé gratuitement par VHF à partir des Antilles françaises. On doit pouvoir dire que le contribuable français payait alors deux fois son information...

 

Il est intéressant de comparer ce comportement de nos "services publics" avec celui de leurs équivalents aux Etats Unis.

Dans cette forteresse libérale, toute l'information élaborée à l'aide des fonds publics, PEUT et DOIT être mise à disposition du public; de TOUT le public... Beaucoup de moyens radio et Internet sont mis en œuvre pour cela et cette information américaine est souvent la seule à laquelle les navigateurs ont accès dans les zones qui sont de la responsabilité première des "services publics" français, dans les Caraïbes, le Pacifique et l'océan Indien.

 

CocoriCouac???