LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Aotearoa - Un peu d'histoire Géo
N°22 - Aout 2003

 

 

"Bay of Islands": Le berceau de la nation Néo Zélandaise.

 

Les deux grandes phases de peuplement de ce  pays se sont développées à partir de la Baie des Iles.

- Les Maoris ont atterri à cet endroit, lors de leur découverte de la Nouvelle Zélande autour du Xe siècle. On pense qu'ils venaient de Polynésie, sans doute de Raïatea. Ils baptisèrent leur découverte Aotearoa: Le pays au long nuage blanc. C'est quand même plus poétique que Nouvelle Zélande...

- Quelques migrations austronésiennes les avaient sans doute précédés 3000 ans plus tôt, venant d'Indonésie/Mélanésie, mais elles n'ont pas vraiment laissé de trace.

- Notre vieille connaissance James Cook est évidemment passé par ici. C'est même lui qui l'a baptisée de ce nom anglo saxon. (Avec toutes ces îles, on ne peut pas dire qu'il ait dû faire un gros effort d'imagination). Il faut noter qu'en Nouvelle Zélande, au contraire de cet endroit et de quelques autres, la plupart des lieux ont conservé leur nom maori d'origine.

- Au début des années 1800, les premiers européens s'établissent à Russell. C'étaient (comme toujours par ici) des chasseurs de phoques et de baleines. Le temps de quasiment exterminer ces populations d'animaux, ils apportent avec eux la prostitution, les maladies et surtout des armes à feu. Les trafics vont bon train, les "green stone" (Jade) changent de mains... Les Maoris avaient l'habitude de couper et réduire les têtes de leurs ennemis vaincus. Les européens se montrèrent si "friands" de ces "souvenirs ethniques" que, pour alimenter ce marché nouveau, les maoris se mirent à couper aussi la tête de leurs esclaves... Les différentes tribus se sont ainsi dotées rapidement d'armes à feu pour faire de vrais dégâts: Les affrontements tribaux sont devenus très meurtriers et la population Maori a sensiblement décru en ce début du XIXe siècle.

- Derrière les aventuriers arrivent les infatigables missionnaires. Débarquant eux aussi à Bay of Island en 1814, ils établissent une mission à Kerikeri et traduisent la bible en maori. (C'est une grande première: la langue maori n'avait jamais été écrite). Ensuite, les vagues de colons se succèdent, arrivant d'Angleterre et d'Australie.

Cette arrivée massive d'émigrants ne fut évidemment pas accueillie longtemps à bras ouverts par les maoris qui étaient implantés là depuis quelque 500 ans, et les affrontements guerriers se firent très violents. La nécessité de mettre un peu d'ordre et de loi se fait alors sentir. L'intérêt des Français pour ces îles devient inquiétant. Autant de raisons qui décident les Anglais à nommer un Résident en 1833, pour affirmer leur souveraineté sur ce territoire. Il s'installe à Russell (Kororareka en maori) qui devient ainsi la capitale de la N.Z. 

En 1838, William Hobson est envoyé par la couronne pour persuader les Maoris de renoncer à leur souveraineté au profit de l'Angleterre et obtenir protection et paix. Il rédige rapidement un traité qu'il présente le 5 février 1840 à 400 maoris rassemblés à Waitangi, juste en face de Russel. Ils en discutent toute la nuit, l'amendent un peu, puis 45 chefs le signent le lendemain. Hobson devient à Russell le premier Gouverneur de Nouvelle Zélande. La capitale sera déplacée à Auckland en 1841 puis à Wellington en 1865.

 

La découverte de la Nouvelle Zélande par les Européens

 

En 1642, l'explorateur hollandais Abel Tasman, arrivant d'un petit tour en Australie, aborde la cote ouest de l'île sud (Golden Bay). Il repart rapidement, suite a un accrochage sérieux avec les "locaux" dans lequel des membres de son équipage sont tués... Après ce court séjour il baptise l'endroit de son débarquement: "baie des meurtriers" et le pays: "Niuew Zeeland", du nom de la province de son pays, la Zeeland. Il ne reviendra plus.

Il faut attendre 1769 pour que le capitaine Cook débarque ici à bord de l'Endeavour. Il était alors à la recherche du continent austral que l'on pensait devoir exister pour faire pendant à la masse continentale de l'hémisphère nord. Cook reviendra à trois reprises, pour faire le tour des îles. Ces visites lui permettront de produire une carte de cette nouvelle terre, prendre des contacts amicaux avec les Maoris et revendiquer le territoire pour la couronne britannique. Durant l'un de ces voyages il côtoiera sans le savoir, l'explorateur français Jean François de Surville.

L'Europe saura alors que la découverte d'Abel Tasman n'était pas le mythique continent austral.

Au cours du 19ème siècle, l'île sud a prospéré grâce aux mines d'or et au développement de l'élevage de moutons. Ce dernier est devenu "l'épine dorsale" de l'économie du pays, surtout lorsque les bateaux réfrigérés ont permis les livraisons vers l'Europe.

Figure remarquable locale: Kate Sheppard, obtient le droit de vote pour les femmes en 1893, 25 ans avant la G.B. ou les USA , 75 ans avant la Suisse et 51 ans avant la France.

La N.Z devient indépendante en 1947.

 

Le Traité de Waitangi

Signé le 5 Février 1840 ce traité a servi de base légale pour la coexistence "pacifique"  des indigènes Maoris avec les immigrants anglo-saxons. 

Le texte était court et semblait simple.

Selon ses termes, les chefs cédaient leur souveraineté (kawanatanga) à la Reine d'Angleterre en échange de sa protection et de la concession des droits, privilèges et devoirs de citoyens anglais à tout le peuple Maori. Le traité garantissait aux Maoris la possession de leurs terres, pêcheries et autres ressources mais stipulait qu'ils ne pouvaient vendre la terre qu'à la Couronne qui se chargerait de la revendre aux colons.

Il faut noter que ce traité n'a jamais été entériné par le parlement Néo Zélandais et qu'en 1840 les chefs Maoris ont signé un texte qui n'était pas traduit dans leur langue. Cela léguait à l'avenir un beau potentiel de difficultés...

Premier problème: le terme "kawanatanga" n'avait pas la même connotation en maori que sa traduction anglaise "souveraineté".

Deuxième problème: Avec l'afflux organisé d'émigrants, les conflits se sont multipliés quand des Maoris n'ont pas voulu vendre, ou que les chefs vendaient les terres de toute la tribu, ou d'une autre tribu..... Ou encore quand les représentants de la Couronne n'avaient pas les moyens de payer le prix demandé.

Des révoltes éclatèrent, des troupes furent expédiées d'Angleterre et d'Australie pour aider la milice Néo Z... La guerre a duré sporadiquement près de trente ans, entre 1844 et 1872. Après cette guerre, le gouvernement a confisqué de larges parcelles de terres maories, pour les revendre à des personnes privées.

Aujourd'hui la commémoration du traité fait l'objet d'une fête nationale chômée (Le Waitangi day) et  il suscite toujours un débat politique très actif.

Il faut dire que si les Néo Zélandais avaient traité la question de leurs populations indigènes à la manière des nord américains ou des australiens, ils ne se prendraient pas la tête la dessus aujourd'hui... C'est une des raisons qui les rendent historiquement sympathiques...

La Nouvelle Zélande, une anomalie géographique???

 

Pour ceux qui n'ont pas bien mesuré toutes les conséquences du fait que nous ayons ici la tète en bas, rappelons que, dans l'hémisphère Sud, la N.Z. ressemble climatiquement à la France, mais avec sa Côte d'Azur dans l'île nord ,et son "nord de la Loire", ses montagnes, sa neige, etc... dans l'île sud.

Est-ce clair? Pas sûr!!! Mais bon...Next lesson, next time...