LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Salomon Papouasie - Brêves de voyage
N°27 - Octobre2005

 

Sur les traces des anciens, dans le "Cyber Espace" …


Vous souvenez peut être de notre rencontre à Nouméa avec Nadia et Robert.
Ce dernier avait fait notre connaissance sur Internet, en parcourant le site Getaway; apprenant que nous étions en escale à la marina de Port Moselle, il était venu nous voir, histoire de matérialiser notre relation… En soi, l'histoire est intéressante, mais elle ne s'arrête pas là…

Au cours de cette rencontre, Robert nous avait procuré un autre cyber-récit qu'il avait remarqué sur internet: "Le voyage de Mérovée". (merovee.net/carnet.php)

Ce récit nous intéressait car il décrivait un parcours effectué au départ de Nouméa en 1994: Vanuatu, Salomon,… Tout pareil que notre projet, jusqu'aux Chagos, au milieu de l'océan Indien.

Nous l'avions donc lu avec intérêt et avions été très surpris d'y lire leur rencontre à Darwin avec les propriétaires de "Post Scriptum" et leurs deux enfants… Il s'agissait clairement de Pascal et Agnès, quand Getaway s'appelait encore Post Scriptum et ne savait pas encore qu'il deviendrait notre bateau… Etonnant et émouvant.

Nous avions conservé une copie de ce récit et, alors que nous traversions les îles Salomon, nous nous sommes souvenus qu'il racontait une escale dans un mouillage "secret", inconnu des cartes marines et découvert dans cette région d’après un tuyau donné par un bateau australien…
Leur récit mentionnait un village d'où on était venu les accueillir en pirogue pour leur montrer la passe. Aucun bateau n’y venait jamais qui ne soit une pirogue locale et l'accueil de la population avait été enthousiaste.
On y trouvait même les coordonnées GPS de l'endroit et, en passant par là, nous l'avons trouvé nous aussi...
.
Nous avons pu mesurer l'évolution intervenue en l'espace de dix ans:
Le village possède maintenant une Guest House tenue par des australiens qui accueillent et emmènent leurs clients se promener dans deux "speed boats" bien motorisés.
Les villageois sont maintenant accoutumés à la présence de touristes et l'existence d'une perche près de la passe leur paraît largement suffisante pour accueillir les nouveaux venus.
Je ne sais pas si les navigateurs de passage sont plus nombreux maintenant qu'à l'époque car l'endroit est toujours absent des cartes marines.

En tous cas, tout comme l’autre, le monde Internet est lui aussi bien petit. Grâce à leur récit, Nicole et Jean Michel nous ont permis de profiter d'une aubaine de navigateur assez rare autour du monde.


 

Fitzcaraldo???


A Telina, nous rencontrerons un témoignage vivant de l'attrait que peuvent avoir pour les visiteurs, ces îles et leurs habitant(e)s.
Un citoyen suisse est arrivé ici, sac au dos, il y a trois ans. En quête d'aventure et d'exotisme, il a été séduit par l'endroit (et par une villageoise qui est devenue son épouse…) au point d'y bâtir illico sa maison et son foyer.
Maintenant, Hans qui n'a jamais fait de bateau, et n'y connaissait rien jusqu'alors, est en train de bâtir sur la rive, un catamaran en strip-planking de taille respectable (une douzaine de mètres).

- Pour aller où?
- Je ne sais pas encore…
- Oui mais c'est pour partir ailleurs ou pour naviguer dans le lagon?
- Je ne sais pas… D'ailleurs, peut être avez vous des tuyaux et de la doc pour apprendre à faire du bateau???

Aujourd'hui où nous débarquons, est une grande date pour son entreprise: aidé par une équipe de villageois, il vient de retourner les coques dont le bordé vient juste d'être achevé. Maintenant, sur ces coques retournées, il reste à faire les varangues, la nacelle, le..., les…, la…

Cette construction navale et la volonté qu'elle sous entend nous impressionne énormément. Déjà que faire la même chose sous un hangar de Paimpol nous paraît colossal… Entreprendre cela ici où il faut couper soi même l'arbre dans lequel on débitera les lattes, où chaque vis inox, chaque bidon de résine, chaque outil,… doit être importé, avec de longues semaines d'attente. Toute course dans les quincailleries d'Honiara lui demande 4 à 5 jours dont deux de navigation, sur un cargo local!

 

Tout ça nous paraît titanesque… Bon courage et bonne chance Hans…


 

Le prix de la sécurité


Pendant notre approche de Port Moresby, nous restions en veille sur le canal de travail du RPYC que nous entendions régulièrement appeler une liste de bateaux qui répondaient brièvement.
De temps à autre, d'autres bateaux informaient le RPYC de leurs mouvements et de l'heure probable de leur retour à la marina…
Sur le moment nous n'avons pas compris le contenu ni le sens de ces échanges.
Renseignements pris, il s'agissait des bateaux sortis dans la rade pour une ballade dominicale et dont on s'informait toutes les demi heures de la tranquillité, depuis le poste de veille du Yacht Club…
Ambiance « sécurity-security »….