LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Polynésie II - Les trucks de Tahiti
N°18- Février 2002

Les transports en commun de Tahiti sont assurés par une flotte de Trucks appartenant chacun à de petits propriétaires indépendants.

On appelle ainsi une sorte de bus assez rustique, construit sur la base d'un châssis cabine de camion, de marque quelconque. Sur ce châssis "l'espace passager" est construit en bois, et équipé de vitres coulissantes en plexiglas et d'un banc en bois qui en fait le tour. Comme c'est rarement surchargé c'est raisonnablement confortable, étant donné les distances relativement courtes à parcourir.

Toutes les lignes partent du centre de Papeete et sont assurées de manière assez souple. Certaines comme celle qui dessert l'aéroport et le mouillage de Maeva Beach sont assurées 24 heures sur 24. Des arrèts existent le long des lignes, mais vous pouvez arrèter d'un signe un truck qui passe, de mème que vous pouvez vous faire déposer n'importe où, le long du trajet. Le prix du trajet est fixe et réglé directement au conducteur à la descente.

Un peu folklorique, mais simple et de bon goût.

Au mois de Janvier 2002, la ville de Papeete a été longuement paralysée par des barrages de trucks en grève. La cause du mouvement résidait dans la façon dont le gouvernement du territoire avait attribué à une seule entreprise privée le monopole de la desserte par bus de Papeete. Mais ce qui est intéressant est le projet lui mème.
Objectif: faire moderne!... Et gagner un peu d'argent aussi, sans doute...

Les trucks seront remplacés par une flotte publique d'autocars modernes et climatisés. Ces nouveaux véhicules seront financés avec l'aide de la loi Paul.(C'est la loi de défiscalisation qui a remplacé ici la loi Pons).

Ils assureront les mèmes lignes, mais comme des autobus modernes, ils ne s'arrèteront que là où c'est prévu; pour la montée comme pour la descente.

Un système de billetterie électronique sera mis en place pour récolter les redevances des voyageurs.

Un horaire sera fixé et publié.

Je trouve que ce projet représente le type mème d'opération qui est entrepris partout, au nom de la modernité, (donc difficilement attaquable à ce titre), pour remplacer sans y apporter la moindre amélioration, un système que l'on qualifie d'archaïque mais dont tout le monde était jusqu'alors satisfait.

On voit mème poindre dans le nouveau projet des rigidités "modernes" qui vont faire perdre sans les remplacer des qualités de souplesse certes folkloriques mais fort appréciées du système en vigueur.