Une petite déception vous attend aux Galápagos,
si vous y arrivez en touriste « sauvage »: tout est partout
un parc national et il est interdit d'y accéder sans être
accompagné d'un guide dûment appointé. Si on y ajoute
les 100 dollars de droit d'accès au parc, qu'on vous réclame
dès votre descente d'avion, ca finit par faire cher.
M'enfin, malgré cela, nous croiserons tout
de même pas mal d'animaux, dans les rares endroits autorisés.
Des oiseaux en quantité.
Les
plus nombreux sont les fous à pattes bleues. Ils remplacent ici
nos goélands à nous. Tous les matins, de grandes compagnies
se forment pour chasser au dessus du mouillage . Ils volent en rond, tous
ensemble. Régulièrement, comme une escadrille de kamikazes,
ils plongent en masse sur les poissons. Une gerbe d'écume jaillit
de la surface et puis plus rien pendant de longues secondes. Ils
plongent profond et longtemps.Tout à coup ils réapparaissent
enfin et l'eau se couvre d'oiseaux. Puis ils reprennent leur ronde jusqu'à
apaisement de leur faim.
Quand cet objectif est atteint, ils viennent se reposer
sur les îlots de lave alentour, où leur couleur se confond
avec celle du sol. Seul le bleu vif de leurs pattes se remarque de loin
et permet de les distinguer. Si vous vous approchez, ils vous laisseront
arriver à quelques mètres sans sourciller. Ils doivent leur
nom à ce comportement amical que l'on a pris d'abord pour de la
stupidité.
Les fous peuvent avoir aussi les pattes rouges. Ils ont
alors le bec bleu et on n'en a rencontré qu'en pleine mer, par petits
groupes. Un de ces individus s'est même fait abondamment photographier,
crânement juché pendant de longues minutes sur le balcon
avant.
Plus haut dans le ciel, c'est le domaine des grandes
frégates. Avec leurs ailes fines et leur queue fourchue, celles
là ne plongent jamais, ni ne se posent sur l'eau.
La faute à l'atrophie de leurs glandes «
uropygiennes » qui ne sécrètent pas suffisamment d'huile
pour imperméabiliser leur plumage. Elles sont donc contraintes
de guetter la bonne fortune sous forme de poissons nageant en surface ou
bien de voler leurs proies aux autres oiseaux ( fous, pélicans ou
même frégates), en les attaquant en vol, pour les faire lâcher,
ou même régurgiter, leurs prises. Ces combats aériens
sont souvent spectaculaires.
Moins
nombreux qu'au Venezuela mais quand même présents, les Pélicans
sont toujours émouvants à regarder, avec leur allure d'escadres
de bombardiers et leur façon maladroite de plonger
Tous les oiseaux ont ici une grande qualité: ils
sont silencieux. Ni cris ni chants.
Seulement un peu de fiente de temps en temps. Mais nul
n'est parfait.
Sous les oiseaux : les otaries
et
les iguanes et les lézards.… Tous vivent ici en bonne intelligence.
Nous avons vu à Isabella des Iguanes marins (végétariens
aussi). Ils sont assez hideux, préhistoriques, hérissés
d'épines, noirs poussiéreux. Dotés de glandes de dessalement
de l'eau de mer, ils rejettent le sel par le nez, sous forme de jets qui
ressemblent à des crachats. Serait ce l'origine de la légende
des dragons cracheurs de feu?
Et des tortues aussi.
Ces îles recèlent bien d'autres animaux que
nous ne verrons pas. Des iguanes terrestres comme nous en avons déjà
vus au Venezuela, mais surtout des tortues terrestres géantes
qui n'existent qu'ici.
Ces dernières ont quasiment été
exterminées par la chasse des hommes et par la rareté de
la nourriture, quand les chèvres amenées de l'extérieur
se sont multipliées sur les îles.
Nous
ne verrons de tortues terrestres que dans un centre de reproduction à
Isabella. Pour les spécialistes elles sont plusieurs espèces
, mais nous les trouvons toutes très semblables: énormes,
avec une carapace très bombée. Quand elles atteignent l'âge
adulte, elle sont réintroduites dans la nature où elles sont
maintenant protégées.
Nous apercevrons aussi quelques tortues marines, croisant
autour du bateau.
Une fois, nous en verrons même une assez bizarre.
Émergeant de l'eau, sa carapace semble fracturée et être
ouverte sur le sommet. On en voit un bord supplémentaire.
C'est assez loin et nous n'en verrons pas plus.
Nous ne comprendrons ce que nous avons vu que quelques
jours plus tard, quand une carte postale nous montrera deux tortues marines
en train de se reproduire!!!
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