LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Colombie Panama - Si les espagols ont emmené l'or d'Amérique, ils y ont laissé en échange le catholicisme expiatoire
N°15- Janvier 2001
 
Un peu à l'ouest d'Isla Grande, on trouve la rade de Porto Bello. C'est un mouillage un peu rouleur, dans un  estuaire de rio, que surplombe un village plutôt important pour la région. 
Dans le village: quelques « ruines«  de grands bâtiments coloniaux, style entrepôts. 
Juste à l'extérieur sur les pentes qui surplombent le rio, des deux cotés de la baie: des ruines de fortifications.C'est ce qui reste du terminal d'embarquement de tous les trésors que les espagnols expédiaient vers Cartagena. 
La petite histoire dit que les entrepôts de Portobello étaient quelquefois tellement pleins, que les marchandises les moins précieuses (comme l'argent...) étaient entreposées à l'extérieur, dans les rues... 

De nos jours, c'est à Portobello que se déroule tous les ans la fiesta del « Cristo Negro« . C'est une sorte de pèlerinage, dédié au christ noir, et c'est l'occasion d'une fête qui dure toute la semaine. 
Ici, ce qui est  remarquable et mémorable c'est que pendant les deux derniers jours des festivités, une foule de pélerins-pénitents, tous revêtus d'une robe mauve plus ou moins brodée d'or,  accourent de tout le Panama le long de l'unique route qui mène ici. 
Enfin, quand je dis accourent, c'est à genoux que ces braves gens se rendent sur les lieux du pèlerinage. 
Depuis où ? 
Certains depuis sans doute assez loin, d'autres  depuis le dernier virage avant le village... 
A chacun selon ses péchés...
Tous ont l'air d'en baver un maximum et sont accompagnés par un soigneur-suiveur qui, en fait,  les précède en balayant leur chemin à grand coups de palmes de cocotiers.
Certains poussent la mortification jusqu'à se faire couler, par leur « soigneur »,  de la cire brûlante sur leur dos nu ! Ceux là doivent avoir beaucoup péché...
Le dernier jour, certains pénitents arrivent en traînant une croix sur leur dos. Au moins ceux là épargnent ils leurs genoux !
Nous en avons même vu un qui avait poussé le raffinement jusqu'à équiper le pied de sa croix d'une roulette. 
Moderne !!!

On retrouvera tous ces gens un peu plus tard, reposés et repus, participant a la liesse populaire en dansant la salsa...