LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Les Iles Canaries: Tenerife, La gomera, Hierro - Le journal de bord
N°4 - Novembre 1998

GEOGRAPHIE
HISTOIRE
LA FAUNE ET LA FLORE
3ème SORTE DE FAUNE


GEOGRAPHIE
 
Ces îles sont encore et toujours volcaniques.
La Gomera (25 Km x 24 Km)
Le nord est très arrosé et fertile, et le sud est sec, comme toujours. Le Garajonay (1487 mètres) culmine en plein centre.
Il sera l'occasion d'une marche de 15 Km en famille le 26 juillet : Le car nous emmène vers 15 heures de San Sebastian au pied du sommet et nous marchons jusqu'à 19 heures (avec une escale « bouffe » quand même) pour reprendre le car. Nous traversons à pied la « Laurisilva », forêt comportant une grande variété d'arbres qui poussent grâce à la condensation des masses d'air ascendantes, chargées d'humidité, transportées par les alizés. Les arbres se chargent d'humidité la nuit, et celle-ci tombe sur le sol au matin. Elle peut également être récupérée selon une veille tradition (surtout à Hierro) par le Gaoré, arbre aquifère.
En août, Christian (Aicardi) fera l'excursion à vélo ! qui plus est, sur un de nos vélos pliants, pas franchement « pro » pour la montagne !
Ténérife (84 Km x 50 Km)
Cette île tire son nom d'un mot Guanche qui signifie « montagne enneigée ». Le Teide culmine à 3718 mètres et est enneigé les mois d'hiver. Nous sommes montés en car avec les enfants le 30 juillet, jusqu'au pied du pic. Ensuite : téléférique...pour avoir enfin droit à la marche à pied dans les champs de lave. David court malgré le soleil et le manque d'oxygène. C'est aride, dur, piquant et noir.
Nous redescendons à pied sur 4 Km au milieu du « canãda del Teide » (cratère qui cerne le Teide) sur une route façon « Paris-Texas » avec asphalte fumant à faire cuire des œufs au plat, pour atteindre le Parador local (Hôtels espagnols gérés par l'Etat. )
On est contents de l'excursion...et contents de retrouver la mer pour le bain rafraîchissant.
 
 
HISTOIRE
Nous retrouvons évidemment les mêmes personnages qu'à Lanzarote : Jean de Bethencourt, après sa conquête, rentrera en France en 1405.
Pendant les 75 ans qui suivent, une lutte constante pour la (re)conquête des îles opposera Espagnols et Portugais.
En août 1492, Christophe Colomb fait relâche aux Canaries pour réparations. Le 6 septembre 1492, il fera voile vers les Amériques après avoir entendu sa dernière messe (dit-on) à San Sebastian de La Gomera.
Suivra une ère de razzias de pirates et corsaires...en effet, les caravelles, de retour des Amériques ou s'y rendant, sont chargées de denrées précieuses, d'animaux ou de fruits...et font escale ici...donc sont des proies tentantes.
Les attaques « étrangères » se poursuivront jusqu'au début du XIXème siècle (Hollandais, Anglais...). En 1797 Nelson (Amiral Anglais connu surtout pour sa victoire à Trafalgar où il mourut) perdit un bras en assiégeant Santa Cruz de Tenerife. Pour la petite histoire, il a déjà perdu un œil aux sièges de Calvi et Bastia en 1794. Enfin une période de paix règne sur les Canaries qui demeurent Espagnoles.
 
LA FAUNE ET LA FLORE
LE BANANIER
C'est une très grande herbe vivace, importée d'Afrique au 16ème siècle, et restée plante d'ornement jusqu'au 19ème siècle.
Les bananiers sont maintenant parqués et protégés du vent et du soleil par des murets et des grandes surfaces de toile.
Un bananier met environ 1 an à atteindre sa taille adulte (1 mètre et plus*).
*Question de la rédaction : quelle taille maximum peut atteindre un bananier à l'âge adulte ?
Le bananier ne produit qu'un régime dont la maturation demande 6 mois. Ce régime peut peser entre 25 et 30 Kg quand il est mûr. Des rejets poussent au pied de la tige mère qui sera coupée après la cueillette. On ne garde alors que le rejet poussant dans l'alignement.
La production d'été est deux fois plus importante que celle d'hiver. Tous les 20 ans, on arrache les plants, on laboure et on enrichit la terre pour recommencer. Les régimes sont cueillis 15 jours avant leur maturité afin de permettre leur transport par mer, sans chambre froide.
On aime ou on n'aime pas les bananes, mais on ne peut y échapper : toute la campagne côtière est envahie de bananeraies recouvertes de toiles...autant en amont, qu'au bord des falaises. Ceci n'arrange pas vraiment l'esthétique du paysage, déjà couvert de verrues hôtelières par endroits.

LES CANARIS
La question que tout le monde se pose : les canaris (jaunes) viennent-ils des Canaries ?
Oui ! mais lors de la conquête espagnole leur plumage était VERT ! Au cours des siècles , ce serin domestique aurait-il viré au gris, puis au jaune ?
Cette origine explique peut-être le fait que la couleur jaune canari tire sur le vert ? En tout cas présentement, ils ne courent pas les rues. Ils sont paraît-il importés, jaunes, car les touristes refusent d'acheter des canaris verts ! (le guide Hachette n'en dit pas plus).

LES BALEINES
Sorties émotion avec Marine et Laurent, puis Marie et Christian. En face de Los Cristianos (Ténérife) passent des groupes de baleine (c'est leur zone de reproduction. Ndlr). Nous y allons sans trop y croire.
Mais si...on voit bientôt leur dos gris à la surface de l'eau. Elles sortent respirer puis repartent en plongée. Elles sont accompagnées de dauphins, qui eux sautent franchement hors de l'eau. Des couples de baleines sont accompagnés de leur baleineau. Marine, Gérard et Christian prennent leur courage à deux mains et vont à l'eau avec masque et tuba pour les voir de près...la houle est forte, l'émotion aussi quand ils se retrouvent en face de la bête !
Je me contente du « safari photo », mais c'est dur parce qu'elles sont rapides (entre 6 Km/h et 45 Km /h en cas de danger). Celles que nous pouvons voir ici sont des Globicephala macrorynchus, ou baleine pilote, de la famille des Delphinidae. Elles mangent quotidiennement de 50 à 60 Kg de poisson ! Leur moyenne de vie est de 40 ans, si elles ne sont pas tuées ou si elles ne se suicident pas ...par échouage collectif sur les plages.
Elles dorment par brefs instants en surface (paraît-il) avec seulement une moitié du cerveau endormie, l'autre moitié restant éveillée pour provoquer la respiration, qui n'est pas un réflexe chez les cétacés. Elles allaitent bien sûr leurs petits, puisque ce sont des mammifères.
Voilà, j'ai presque tout dit...pour en savoir plus, cherchez un peu !
 

3ème SORTE DE FAUNE
Reportage exceptionnel, à lire après une bonne dose de salade de fruits espagnole (au vin rouge), ou alors un citron (au rhum).
Notre équipe de jeunes a découvert sur la côte sud ouest de Ténérife deux tribus, que nous avons baptisées les TÙNUS et les TAPOILS.
Nous mouillons dans une crique plutôt jolie à 9 heures du matin, et apercevons bientôt sur le rivage des bipèdes, qui semblent vivre harmonieusement, de loin.
Observés aux jumelles, on note que les TÙNUS habitent à l'ouest d'une avancée rocheuse, et les TAPOILS à l'est. Tous ont des tentes grossières et des feux de forme primitive.
Au sommet de l'avancée rocheuse, on note vite la présence d'un personnage exceptionnel, qui doit être le sorcier : son importance se note à sa situation élevée, mais aussi à la qualité de son habitat (qui vient de chez DECATHLON).
Une fine observation nous a permis, toujours aux jumelles, de constater que les TÙNUS vivent à poil, et que les TAPOILS vivent tout nus.
Tout à coup Jean-Michel (remarquable à ses poils de tête longs) sort HABILLE d'une tente TÙNUS et va se baigner. Etonnant , non ?

Une belle TAPOIL sort toute nue et va se baigner aussi avec son chien (à poils durs).
Ensuite, les TÙNUS font des signaux de fumée ...sans doute à l'intention d'alliés extérieurs ; est-ce un message ? le danger les guette il ?
 En tout cas, deux guerriers TAPOILS se mettent à effectuer une danse de provocation sur la plage, face au large. Richard nous traduit leurs gestes (qui sont finalement une pâle imitation du ju-jitsu, ou quelque chose dans le genre karaté), en tout cas fortement symboliques. Ont-ils senti le danger que nous n'avions pas vu arriver dans notre dos ?
5 catamarans contenant chacun 25 personnes arrivent très vite, mouillent dans la baie et lâchent les membres de leur tribu, les BAIGNE-CULS, comme des furies dans l'eau. Une pure provocation, ils s'agitent tout autour pour marquer leur territoire.
Le face à face a duré une heure. Puis Christophe COLOMB est arrivé à bord de la PINTA..
Les TAPOILS et les TÙNUS sont peut-être, à l'origine, des BAIGNE-CULS abandonnés là parce qu'ils ne voulaient pas payer leur billet de retour jusqu'à leur hôtel ?
 

On ne se souvient plus de la suite, car cette histoire vous est narrée le soir même... « dit, remets moi un peu de salade de fruits au vin rouge »...