LA GAZETTE DE L'A.R.B
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Trinidad, Tobago et Venezuela - Un peu d'Histoire
N°11 - Janvier 2000
La colonisation: 

En 1498, lors de son troisième voyage dans le Nouveau Monde, pose pour la première fois le pied en Amérique Latine sur la péninsule de Paria, à l'Est du Venezuela. Un an plus tard, Alonso de Ojeda et l'italien Amerigo Vespucci atterrissent eux, à l'Ouest du pays, en entrant dans la lagune de Maracaïbo (lagune de 13000 km2). Ils y découvrirent des villages lacustres indiens et nommèrent alors le pays: "Venezuela" soit  "Petite Venise". Le Venezuela restera longtemps ignoré des colonisateurs. C'était alors une vice royauté, gérée par les pouvoirs installés en république Dominicaine et à Bogota. Peu peuplée, elle intéressait moins l'Espagne que ses voisins: Colombie, Pérou, Bolivie, qui étaient tous riches en or et en argent. Il faudra attendre le boom pétrolier de 1920 pour que le Venezuela commence à prendre de l'importance.

Simon Bolívar et la libération du pays:

On ne peut échapper à cette figure d'Amérique Latine. Sans parler des rues et avenues portant son nom dans tout le Venezuela, chaque ville de plus de 400 habitants est tenue, par décret, de baptiser une place du nom du Libertador. Selon la taille de la ville, cette place doit être équipée d'un buste, d'une statue en pied ou d'une statue équestre.
Et puis, ne vous avisez pas de traverser cette place Bolívar en tenue négligée , avec par exemple un short à fleur et la chemise assortie. Vous risquez de vous faire interpeller par un agent de police, qui au mieux, vous invitera à quitter la place et à témoigner, par votre tenue, un peu plus de respect au Libertador!
Nous débarquerons à Puerto la Cruz le 25 juillet, jour de l'anniversaire du grand homme. Jour férié donc. (Nous avons le chic pour atterrir les jours fériés).
Mais revenons au Libertador. Né en 1783 au sein d'une famille de l'aristocratie créole, il commence à voyager dès l'âge de seize ans, en Europe. Il y découvre Voltaire, Rousseau, les idées libérales et la démocratie. Dès 1805, il n'aura de cesse de libérer l'Amérique Latine du joug espagnol. Après moult batailles et quelques capitulations, il s'exile en Colombie puis en Jamaïque, entre 1805 et 1816.
Il réussit à rentrer au pays et s'installe à Angostura, sur les bords de l'Orénoque (l'actuelle Ciudad Bolívar). Là, il réunit les patriotes divisés, bat les espagnols et se fait proclamer président. Il décide alors de la naissance de la Grande Colombie (réunion de l'actuelle Colombie et du Venezuela). En 1822 l'Equateur les rejoint. En 1824, le Pérou est libéré. Bolívar devient alors Président de la Grande Colombie, du Pérou et du Haut Pérou. Ce dernier est baptisé Bolivie, en l'honneur du libertador.
Cette union recouvre trop de disparités et ne durera que quelques années. 1830 verra la dissolution de l'union et la naissance d'états associés. Simon Bolívar meurt le 17 décembre de cette année là. Un peu oublié, sinon renié. (Si on se souvient de l'attention que porte actuellement la police au respect de la place Bolívar, il est clair que le grand homme a depuis été récupéré et réhabilité)
Après l'indépendance, le Venezuela ne connaît que despotisme, anarchie, dictatures militaires et guerres civiles, jusqu'en 1947 où avec une nouvelle constitution, une démocratie est enfin installée.