LA GAZETTE DE L'A.R.B
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La Guyane Française - Quelques éléments sur la population guyanaise
N°10 - Novembre 1999
Introduction

La Guyane semble être le contraire d'une terre facile à exploiter. La configuration du terrain, la végétation, la faune,  le climat. Tout semble se liguer pour rendre difficile l'établissement d'une plantation et surtout sa défense et sa survie. 
Le caoutchouc, le cacao, le sucre surtout ont été tentés ici, comme dans toutes les colonies tropicales durant les 18ème et 19ème siècles. Il n'en reste rien, que quelques ruines moussues, mangées par la forêt.
Les cultures vivrières semblent quasi inexistantes autour des villages.
Globalement, tout cela n'a pas attiré les foules ni généré une exploitation intense. La densité de population en Guyane est restée très faible. 
Il existe toujours un courant immigrant mais la population locale actuelle n'est pas très favorable à l'arrivée de renforts.

Les amérindiens.

6 ethnies amérindiennes sont présentes sur ce territoire. De 30 000 indiens au 17ème siècle, ils n'étaient plus que quelques centaines 3 siècles plus tard. Décimés par les maladies virales importées par les Européens.
Depuis les années 5O, une meilleure assistance sanitaire a permis une légère reprise démographique. Les premiers occupants de ce pays ne représentent plus aujourd'hui que 4% de la population.
Chasse, pêche et cueillette assurent l'essentiel de leur subsistance. La culture amérindienne s'appuie sur l'équilibre et l'harmonie avec l'environnement.

Les noirs marrons.

Ce sont les descendants des esclaves qui s'évadèrent des exploitations coloniales. Ces évadés se réfugièrent dans la forêt, et livrèrent aux colons, une guerre de libération qui dura un siècle. Pour l'essentiel, ils étaient originaires du Ghana, du Bénin et de Côte d'Ivoire et le nom qu'on leur a donné n'a rien à voir avec la couleur de leur peau. Ce nom leur viendrait de l'espagnol "cimarron" qui signifie sauvage.
De fait, ces communautés de noirs marrons ont toujours vécu en marge et sans beaucoup de contacts avec le reste du pays. Leur mode de vie est ainsi resté assez proche de leurs traditions tribales d'origine. Aujourd'hui ils produisent un artisanat de sculpture sur bois tout à fait original et de bonne qualité.

Les Hmongs

En 1977 le gouvernement attribue à un groupe de réfugiés des hauts plateaux laotiens (des Hmongs) un site abandonné, situé à Cacao, à environ 100kms de Cayenne, dans la montagne.
C'est un euphémisme de dire que l'accueil qui leur fût fait était réservé : Manifestations des populations locales, protestations parlementaires, etc. Les Hmongs débarquèrent tout de même, discrètement, de nuit, dans des avions militaires et furent acheminés à Cacao. Le site n'avait alors pas d'autre moyen de communication avec la civilisation de Cayenne que la rivière, avec ses hauts fonds et son fort courant.
Les Hmongs trouvèrent là un climat chaud et humide, ressemblant assez à celui qu'ils avaient quitté. Ils s'attaquèrent au défrichage et à l'implantation de cultures fruitières et maraîchères. Apparurent alors sur les marchés de Cayenne des fruits et des légumes variés et de bonne qualité . Cela surprit d'abord et  séduisit ensuite, les consommateurs locaux. 
Les Hmongs sont maintenant bien intégrés à l'économie Guyanaise, et leur village a été relié au réseau routier, pour permettre la livraison rapide de leurs produits, en quantité suffisante.
Leur village, édifié selon une architecture traditionnelle laotienne, avec de grandes cases en bois montées sur pilotis, forme avec ses cultures une sorte de jolie oasis dans la jungle environnante.