LA
GAZETTE DE L'A.R.B Anyvonne Restaurant Bar | La traversée Paimpol Madère - Le journal de bord |
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Je vais vous enquiquiner une première et dernière fois avec les angoisses de la page blanche du pseudo écrivain que je suis. Je réalise qu'il y a un monde de passer des notes jetées en désordre journellement au journal un peu structuré auquel vous vous attendez un peu quand même. La lecture des notes du genre "journal intime" avec date et heure est d'un ennui profond. Je vais regrouper tout ça et classer autrement. Comme ça, si le chapitre technique ou sentimental vous ennuie, vous pourrez le sauter hardiment. Je ne vous épargnerai pas non plus l'émotion du départ en introduction. |
Le départ
Organisation de la vie
à bord
La route
La cuisine
Spectacles
Loisirs
La pèche
Arrivée
PONTON
DE PAIMPOL LE JEUDI 21 MAI 1998
Après un déjeuner à la pizzeria (nous étions 20), embarquement de 15 unités de pains de 1 Kg faits spécialement pour nous par la boulangerie du port de Paimpol, façon "miche pour pêcheur d'Islande", qui doivent tenir vaillamment un mois dans les fonds (on en a encore mangé le 4 juin).PASSAGE DE L'ECLUSE Ceux qui ne veulent pas savoir ce que j'ai ressenti dans l'écluse peuvent passer aux paragraphes suivants.PREPARATION AU DEPART Le départ est évidemment déjà un résultat en soi, l'aboutissement d'un an de préparation technique, administrative, logistique et psychologique.ORGANISATION DE LA VIE A BORD |
On décide de deux groupes de quart, un jeune "J", (François et Laurent) et un vétéran "V", (Alan et Anyvonne), vétéran s'entendant au-delà de 30 ans, précise Alan. Le capitaine est hors quart et "dérangeable" à merci. |
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LA ROUTE
(voir
la carte)
Le lundi 25, on est tous amarinés, on a "digéré"
le départ et on a pris le rythme des quarts. (Gérard m'a
sauvé la mise deux fois en prenant mes quarts en pleine nuit). Je
suis un peu pistonnée...j'ai pu dormir 6 heures de suite, quel bonheur!!Maintenant
on mange dans le carré , on est installés dans l'ambiance
longue croisière avec alternance de sieste, casse-croûte,
lecture, pêche, cuisine, repas, nettoyage et on recommence.
Généralement à midi, on fait simple (salade de riz variées, coquillettes jambon etc...) mais le soir on se mijote quelque chose de chaud et consistant. Pou couronner tout ça: les camemberts LE PETIT "moulés à la louche" de plus en plus odoriférants et crémeux...ont été scellés dans des ZIPLOC et planqués dans les fonds...Quand on les sort, c'est un tollé. On a jeté le dernier morceau hier mardi 2 juin en cachette d'Alan qui ne voulait pas s'en séparer. Les desserts ne sont pas très variés: crème au chocolat, riz au lait, fruits. Une nuit, on a créé la crêpe "Penn Ar Koul": une banane roulée dans une crêpe (Anyvonne), et la "Penn Ar Koul améliorée": crêpe + nutella + banane (Alan). Les quarts de nuit voient défiler: Pour les vétérans; soupes en pack, barres de céréales, fruits secs. Pour les jeunes: crêpes, nutella. Pour tout le monde: thé, tisane.
Et les dauphins qui ont joué avec notre étrave le jour. Seuls François et Laurent ont eu droit au ballet nocturne...complètement magique. Il faut savoir que l'eau en mouvements, la nuit, éclate en bulles irisées: le plancton qu'elle contient a la propriété de diffuser les rayons colorés. Le ballet subaquatique des dauphins était rendu visible grâce au plancton, alors que de jour, on ne peut que les deviner sous l'eau. François me les a décrits comme des torpilles phosphorescentes...fonçant de front, par 4, à l'arrière du bateau. Laurent les a confondus au début avec le sillage du bateau. Question oiseaux, nous avons été accompagnés par des fous de bassan en Manche...et en pleine mer par 2 ou 3 oiseaux du genre sterne. Laurent avale un bouquin par jour...à peu près. Alan lit aussi et écrit son "journal de bord pour ses enfants". François lit des revues nautiques (pour changer), et en particulier le numéro spécial "le gros temps, bien s'y préparer"...Il s'y prépare...LA PECHE
Apotéose le 30 au soir: on a installé une canne de pêche au gros sur l'arrière...avec appréhension. On a un peu peur d'attraper une bête de 6 mètres et 200 Kilos (description du livre). François nous sort une bonite de 2 ou 3 kilos...qu'Alan tue "façon matador" d'un coup de couteau entre les deux yeux, et que Gérard veut absolument achever d'un coup de manivelle de winch (il rate son coup). Ca crie, l'excitation est à son comble!. Elle finira en cocotte suivant une recette que Marine m'a donnée avant de partir. DE-LI-CIEUX...(chers lecteurs, vous devriez avoir la recette dans le prochain numéro, Ndlr).
On est tous assez heureux de voir la terre. A son réveil, Alan déclare doctement que le jeu est faussé car notre précision d'atterrissage est due à des instruments modernes sophistiqués. Ah, le charme du sextant...la trouille de l'erreur...ça devait être quelque chose! Disons que maintenant nous avons l'émotion mais moins la trouille. Or donc, vers 9h30, Porto Santo, montagne volcanique pelée, se détache petit à petit. Les pentes abruptes, grises de loin, se révèlent peu à peu ocres...marron clair...rouge foncé, et même avec un soupçon de vert... Nous contournons la pointe sud-est de l'île qui porte le phare et mouillons dans le port à 10h50. Gérard, fier, nous rappelle avoir prévu notre arrivée entre 10h30 et 11 heures ce matin. Vive le capitaine! |